de Philippe Besson

@Editions Julliard, 2024

« La vérité, si vous voulez que je vous dise, c’est que je ne suis jamais parvenu à me débarrasser de cette histoire …» « De la nostalgie ? Peut-être… » « Une sorte de manque ? Sans doute … » De la culpabilité ? Celle de n’avoir rien vu venir, dans ce cas. » « Vous savez vous, pourquoi il faut que les belles histoires finissent mal ? »

Comme chaque année, Nicolas, Philippe, François et Christophe se retrouvent le temps d’un été à l’île de Ré pour les grandes vacances. Ils ont 18 ans en 1985, ils sont d’une insouciance déconcertante, presque enfantine. Ils passent leur journée sur la plage au soleil, rient et s’ennuient ensemble, signes d’une vraie amitié.

Cette année là, Alice et Marc des juillettistes tout frais émoulus des quartiers parisiens rejoindront leur petit groupe. C’est aussi le temps des amours, des bières sirotées à la terrasse des cafés et le soir ils vont danser en boîte de nuit.

Mais l’insouciance de la jeunesse, la soif de liberté, l’égoïsme et la désinvolture, euphémisme affectueux pour inconséquence, les empêchent de voir la douleur des autres. Leur vie dégagée de tout embarras va voler en éclat le temps d’une soirée. La légèreté de leur situation va basculer dans la gravité d’une disparition.

L’auteur nous embarque dans une histoire qui nous touche, elle nous rappelle avec de multiples petits détails nos propres souvenirs de vacances. « Un soir d’été » contient à la fois les souvenirs d’enfance de l’auteur et ceux qu’il a reconstitués étant adulte ; peut-être du remords, des regrets de ne pas avoir vu venir.

Avec ce roman, Besson plonge dans des instantanés lumineux cueillis dans sa jeunesse le temps d’un été au milieu des années 80 pour rendre vivant le jeune homme disparu trop tôt, sans oublier la force des chansons qui marqua cette époque. Je vous recommande cette plongée dans ces souvenirs de vacances à l’île de Ré qui exhale un parfum spécial de roses trémières, de vie tranquille et de sensualité amoureuse d’adolescents. Un roman réussi qui vous tiendra en haleine jusqu’à la fin.

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